vendredi 20 Avril 2018
« Faire mouche »
Vincent Almendros
éditions de Minuit
Vincent Almendros
Vincent Almendros, né en 1978 à Avignon.
Il fait des études de lettres à la faculté d'Avignon avant de commencer à écrire de la poésie et de la littérature en prose. Il envoie, pour conseils, son premier roman achevé, Ma chère Lise, à Jean-Philippe Toussaint qui, l'appréciant, l'introduit auprès d'Irène Lindon aboutissant à sa publication en 2012. En 2015, son deuxième roman Un été, très apprécié par la critique, reçoit le prix Françoise-Sagan en juin 2015.
Faire mouche est son premier roman.
Faire mouche
Éditions de Minuit
Après avoir quitté l’A75 dans la touffeur d’une nuit d’août, le narrateur, dont on ne connaîtra l’identité complète qu’à la toute fin du récit, et sa compagne Claire arrivent au village et s’installent dans la maison de famille depuis longtemps restée vide. Ils doivent assister au mariage d’une cousine. De celui qui raconte, on saura d’abord seulement qu’il porte le nom patronymique de Malèvre. Peut-être se souvient-on qu’à la fin des années 1990, une infirmière homonyme avait défrayé la chronique judiciaire, en faisant passer de vie à trépas plusieurs malades incurables dans le secret de chambres d’hôpital ? Une piste à venir s’entrouvre. Mais la vraie première révélation a lieu dès le lendemain de leur arrivée, lorsque le narrateur présente celle qui l’accompagne comme Constance, l’épouse que n’a jamais rencontrée sa famille. D’autres sujets d’interrogation bientôt surgiront. Pourquoi sa mère, qui, à la mort du père, avait fait boire au petit garçon de l’eau de Javel, vit-elle maintenant avec son beau-frère Roland ? Pourquoi avait-elle donné au fruit de ses entrailles le prénom de Laurent, ainsi qu’il nous l’apprend dans les dernières pages ? Un Roland inversé. Un passé trouble lentement sort des limbes, sans compter cette Claire qu’il fait donc passer pour Constance. En fait de clarté, c’est une obscurité épaisse qui étend son voile. Un thriller prenant en diable ainsi se construit autour de la famille, de la somme de ses errements et des souvenirs qu’on ne partage pas. Des mouches mortes un peu partout dans la maison, un cadavre de chien en forêt, un bœuf à l’abattoir : tout prépare à une saisissante révélation finale. Vincent Almendros échafaude ici, sur l’antique petit tas de secrets, un roman chargé de sens, d’un symbolisme raffiné.
Jean-claude lebrun. L'humanité