vendredi 11 mai 2012
« Opium Poppy »
Hubert Haddad
(Éditions Zulma -2011)
Hubert Haddad
Tout à la fois poète, romancier, historien d’art, dramaturge et essayiste Hubert Haddad, né à Tunis en 1947, est l’auteur d’une œuvre vaste et diverse, d’une forte unité d’inspiration, portée par une attention de tous les instants aux ressources prodigieuses de l’imaginaire. Depuis Un rêve de glace, son premier roman, jusqu’aux interventions borgésiennes de l’Univers, premier roman-dictionnaire en langue française, jusqu’à l’onirisme échevelé de Géométrie d’un rêve ou les rivières d’histoires de ses Nouvelles du jour et de la nuit (en deux coffrets et dix volumes) ainsi que ce très actuel Opium Poppy, roman qui traite de la guerre en Afghanistan et du trafic d’opium à travers l’aventure d’un enfant soldat finalement à l’abandon, sans papiers dans les rues glaciales de Paris et de sa banlieue, Hubert Haddad nous implique magnifiquement dans son engagement d’intellectuel, d’artiste et d’homme libre.
- Prix Georges Bernanos 1983 pour Les Effrois
- Prix Maupassant 1991 pour Le Secret de l'immortalité
- Grand Prix du roman de la SGDL 1998 pour La Condition magique
- Prix des cinq continents de la francophonie 2008 pour Palestine
- Prix Renaudot Poche 2009 pour Palestine
- Prix du Cercle Interallié 2012 pour Opium Poppy
« Opium Poppy »
« Une histoire contemporaine dont le « héros » est un petit afghan, un enfant qui a quitté la guerre et la vie pauvre des cultivateurs de pavot pour débarquer clandestinement en Europe. Une histoire intemporelle et universelle d’amour fraternel, de combats incompris, de sensualité et de destin tracé. Servie par une langue magnifique, où la métaphore et l’image sont la manière la plus douce, la plus compréhensible, de faire partager le point de vue de l’enfant. « Les visages dans la ville passent comme des nuages ». « La rêverie secrète sa perle noire dans la nuit ». On a envie de tout citer. »
Les chapitres alternent les souvenirs du pays natal – rédigés au passé – et l’errance d’Alam à Paris – au présent. La confrontation des deux temps et des deux espaces met en évidence une commune absurdité, une fatale fuite en avant. Les figures féminines, par exemple, sont pareillement sacrifiées, qu’il s’agisse de Malalaï, la beauté afghane voilée puis défigurée, ou Poppy, la camée squattant une briqueterie parisienne.Le regard que l’écrivain porte sur le monde, le lecteur fidèle le sait déjà, est celui du « dévoileur » : la réalité n’est pas celle que l’on nous impose, et seule la fiction peut nous guider vers la lucidité Opium Poppy est sans conteste le plus beau roman de cette rentrée littéraire 2011.
Christine Bini, La cause littéraire.