vendredi 18 septembre 2015
« L'enfance politique »
Noémi Lefebvre
Éditions Verticales
Noémi Lefebvre
Née en 1964 à Caen, Noémi Lefebvre vit à Lyon. Auteur d'une thèse de science politique sur l’enseignement musical et les idéologies nationales en Allemagne et en France (1994), elle s'intéresse, dans le cadre de ses recherches comme dans l’écriture, à la rencontre entre idées politiques et idées sur l'art. Après plusieurs années d’enseignement à l’IEP de Grenoble et de recherche associée au laboratoire Pacte, elle est responsable, depuis 2012, du Centre d’études sur l’enseignement et les pratiques musicales au Cefedem Rhône-Alpes, et y développe, dans un esprit aussi exigeant qu'indisciplinaire, l’implication de la création dans le processus de recherche, et vice-versa.
Elle est l'auteur de deux essais de référence sur la politique musicale en France : Maurice Fleuret : une politique démocratique de la musique (avec Anne Veitl, La Documentation Française, 2000), et Marcel Landowski, une politique fondatrice de l’enseignement musical, 1966-1974 ( Cefedem Rhone-Alpes, 2014), et de plusieurs articles, dont "L’enseignement musical sous le IIIe Reich, la perversion d’un modèle" dans l’ouvrage collectif Le IIIe Reich et la musique (Fayard, 2004) ou encore " De la natation appliquée à l'enseignement musical" (Cahiers de recherche du Cefedem Rhone-Alpes, juin 2007, consultable ici.)
Elle a publié un premier roman L’autoportrait bleu (Verticales), en septembre 2009, et en février 2012 L'état des sentiments à l'âge adulte (Verticales).
L’enfance politique est son troisième roman.
L'enfance politique
Réfugiée chez sa vieille mère, Martine regarde des séries dans son lit sans rien faire. S’installe alors une régression en miroir, conflictuelle et fusionnelle, traversée d’autres épreuves : tentatives de suicide puis camisole chimique. À l’hôpital, Martine refuse de passer aux aveux pour guérir et se lance dans une archéologie de l’enfance politique : et si le trauma ne tenait pas à quelque secret de famille mais résultait des barbaries du XXe siècle ? La violence qui l’a sidérée serait ainsi la poursuite de la guerre par d’autres moyens. Au lecteur de faire la part ici de ce qui relève de la confusion mentale ou de l’extralucidité.
Prenant les enjeux de ce psychodrame à contre-pied, Noémi Lefebvre donne à ce duo de femmes une vitalité burlesque, y compris dans les moments désespérés, et esquisse entre elles, in extremis, une complicité libératrice.